Comme tous les religieux, le moine bénédictin, dans son amour préférentiel pour le Christ et son désir de Le suivre en L’imitant, fait profession de vivre selon les conseils évangéliques de chasteté, pauvreté et obéissance que Jésus a pratiqués et enseignés.
C’est une vie monastique
La vie monastique est la première forme que prit la vie religieuse dans l'Église. Elle apparaît à la fin du 3e siècle en Égypte et en Syrie, et a pour caractéristique principale la fuite au désert, la retraite loin des lieux habités. « Est moine, celui qui est séparé de tout et uni à tous » a dit Évagre le Pontique, moine en Égypte au 4e siècle. D’où l’importance de la clôture qui protège la solitude intérieure.
Suivant la Règle de saint Benoît
L’essence de la vie bénédictine est tout entière contenue dans la Règle qui est « un document non seulement remarquable, mais, il faut bien le dire, hors de pair » (P. Bouyer) et toujours actuel en raison de son équilibre et de sa sagesse. Elle n’est rien d’autre que l'Évangile passé par le cœur de saint Benoît et ne prévoit pas d’œuvres particulières.
Les sources de la Règle
Comme tout homme de génie, saint Benoît a recueilli avec respect et discernement les éléments de la tradition monastique antérieure. Sa Règle, à travers sans doute la Règle dite « du Maître », s’inspire largement de la Bible, de Jean Cassien (365-435), témoin privilégié pour l’Occident du monachisme égyptien, mais aussi de Basile de Césarée, de Pacôme et d’Augustin.
Le moine est un chercheur de Dieu…
Le moine selon le cœur de Benoît est un « chercheur de Dieu », qui « en tout temps et en tout lieu » doit « se tenir sous le regard de Dieu » et ne doit « préférer absolument rien au Christ ». Le monastère est « une école du service du Seigneur », où tout est organisé « afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié », et où la vie du moine se déroule dans un climat de contemplation silencieuse, de louange permanente, de charité fraternelle et de paix.
Qui prie…
Parmi les différentes activités de la journée, c’est à la célébration solennelle de l’Office divin, qui réunit 8 fois par jour la communauté, que saint Benoît donne la primauté. Mais il la veut accompagnée de la prière personnelle, ou oraison, et de la « lectio divina », méditation quotidienne de la Parole inspirée.
… et travaille
Saint Benoît a aussi réhabilité le travail manuel, que la plupart des Pères du désert tenaient en grande estime, mais que la société de son temps abandonnait aux esclaves. Il a fait du travail manuel et intellectuel bien fait, exercé avec ponctualité et dévouement, une des formes privilégiées de l’ascèse corporelle qui, dans sa Règle, est tempérée par la discrétion et l’attention aux membres les plus faibles de la communauté.
... Dans le silence, l’obéissance et l’humilité…
Dans sa spiritualité toute évangélique, la Règle donne l’importance au silence qui permet l’écoute et favorise la prière pure et continuelle ; à l’obéissance qui libère l’âme de l’égoïsme et la rend disponible à toutes les volontés divines ; et à l’humilité, dont l’échelle aux douze degrés résume l’ascension spirituelle du moine vers la sainteté. Saint Benoît a même pensé aux « choses impossibles » qui pourraient être demandées et aux situations difficiles à traverser, pour lesquelles il invite le moine à « mettre sa confiance dans le secours de la grâce de Dieu » qui ne saurait manquer.
... Au sein d’une vie fraternelle…
Saint Benoît a voulu que ses fils se sanctifient à travers une vie fraternelle, les exhortant au « bon zèle » qu’ils doivent avoir les uns pour les autres. Pour que la communauté des moines soit une véritable famille, il a prévu l’élection à vie de l’Abbé, véritable Père pour le monastère, où il tient la place du Christ, et il a lié chaque moine à sa communauté par un vœu de stabilité.
… Au cœur de l'Église.
Il promeut ainsi, au cœur de l'Église et du monde d’aujourd’hui, « une vie tout entière imprégnée d’un amour profond de Dieu et du prochain, qui s’exprime dans l’ouverture sincère aux autres, dans le pardon reçu et donné et dans la recherche de la paix » (Benoît XVI).