Il en parle ainsi dans sa Règle, au chapitre 53e sur les « hôtes à recevoir » :
« Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ, car il dira un jour : J’ai été votre hôte et vous m’avez reçu. A tous on rendra les égards qui leur reviennent, surtout aux frères dans la foi et les pèlerins. »
L’accueil bénédictin doit être « plein d’humanité », avec une préférence pour les pauvres, dans un esprit de foi désintéressé.
« Dès que quelqu’un aura frappé… » (RB 66)
Le premier lieu où s’exerce l’hospitalité est à la porte du monastère. On lit au chapitre 66e de la Règle, sur le portier du monastère :
« Le portier doit avoir son logement près de la porte, afin que ceux qui arrivent le trouvent toujours présent pour leur rendre réponse. Et aussitôt que quelqu’un aura frappé ou qu’un pauvre aura fait entendre son appel, il répondra Deo gratias, ou dira Benedicite, et dans toute la mansuétude que donne la crainte de Dieu, il s’empressera de répondre avec une charité fervente. »
Les Soeurs oblates d'accueil assurent une présence religieuse permanente pour qui se présente à la porterie.L’accueil s’avère être très diversifié : il peut s’agir des hôtes qui arrivent ou qui partent, mais aussi de personnes de passage sollicitant une écoute et des prières, avec parfois des demandes d’aide concrète, réclamant une efficacité immédiate. C’est un accueil personnalisé qui requiert disponibilité, prudence et discrétion.
Une place privilégiée est réservée aux prêtres, religieuses, et séminaristes, venus pour un service de la Communauté ou pour un temps de retraite et de repos. En eux tout spécialement est honoré le Christ.
C’est aux soeurs oblates d’accueil que revient cette tâche d’accueillir toute personne qui se présente au monastère et peut survenir à toute heure.
A Argentan, la famille monastique est en effet constituée de sœurs moniales, vivant en clôture par choix de retrait du monde, et de sœurs d’accueil qui sont le trait d’union entre la Communauté et le monde extérieur et ont un statut propre à notre monastère.
Les oblates d’accueil ont le même idéal de contemplation que les moniales, la même vie religieuse rythmée par la prière liturgique, elles portent le même habit et sont pleinement insérées dans la communauté, mais elles résident dans une partie du monastère située hors clôture, non loin de la porterie, et se rendent disponibles pour les besoins de l’extérieur.
En plus de la fonction d’accueil, les oblates d’accueil ont à effectuer les courses pour le monastère et des conduites ; elles sont chargées de faire toutes les transmissions nécessaires entre l’extérieur et l’intérieur de la clôture, et de représenter l’abbaye à des célébrations marquantes, hors du monastère.
Leur incombe enfin le service de l’église et de la sacristie extérieure, elles ont ainsi la grâce de préparer la Messe de la manière la plus rapprochée de l’autel.
La vocation d’oblate d’accueil est donc spécifique et nécessaire à la bonne marche du monastère : vocation pleinement contemplative, avec de surcroît le charisme de l’hospitalité.
La sœur hôtelière, quant à elle, accueille les hôtes venant séjourner au monastère pour un ou quelques jours, qu’il s’agisse de familles de moniales, de « frères dans la foi » venant se ressourcer, ou de groupes de jeunes
Les dimensions modestes de l’hôtellerie lui donnent un caractère familial et convivial.
Elle veille à pourvoir à tous leurs besoins, tant matériels que spirituels, et les aide à s’intégrer dans la vie et la prière de l’abbaye.
L’hôtelière reçoit également les groupes, de scolaires en particulier, de passage pour une découverte du monastère ou une récollection.